Tartuffe
L'Hypocrisie,
La Religion.
En
1664, Molière écrit une pièce fustigeant l'Eglise
et le Jansénisme qui possède un pouvoir très
puissant et domine la pensée politique.
Dans cette première version le titre "l'Hypocrite"
affiche clairement la donne.
La pièce proposée devant le roi dans une lecture mise
en espace mettant en jeu un personnage dont l'habit
possède un petit collet, élément notable de
l'ecclésiaste, fait scandale. L'ostentation d'une fausse
sainteté d'un homme d'église est qualifiée
dans la gazette du 17 mai 1664 d' "injurieuse à la religion
et capable de produire de très dangereux effets".
La
censure oblige Molière à réviser et adoucir
par deux fois au moins le contenu sulfureux de la pièce.
Ainsi, dès 1667, apparaît un changement déjà
très important : le personnage de Tartuffe porte désormais
un grand collet à la place d'un petit collet. Il devient
un dévot hypocrite, et la pièce sera libre d'être
jouée en 1669 sous son titre actuel "Le Tartuffe ou
l'imposteur". Elle n'est plus vouée à critiquer
l'Eglise mais uniquement la fausse dévotion qui devient maîtresse
de la société avec une entière sécurité
d'insolence.
Lorsque
je débute mon travail en juin 2003, connaissant cette pièce
depuis plus de dix ans, j'ai cherché à retrouver quelles
étaient les raisons de la censure faite à cette pièce
en 1664 et 1667.
Je pensais retrouver une plus grande âpreté qui permettrait
finalement de donner un sens
encore plus vibrant aujourd'hui.
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